C’est ce que majoritairement pense l’ensemble des européen(ne)s salarié(e)s et chômeur(se)s ; on en a marre de se serrer la ceinture alors que les banquiers et quelques cercles de privilégiés ultra-friqués s’accaparent des richesses et pillent impunément les ressources naturelles du monde, et ceci grâce à la complicité du personnel politique.

Cette réalité vous ne l’entendrez et ne la lirez nul part en dehors de quelques rares sites et quelques médias courageux ; cette réalité est confisquée, étouffée et niée, vilipendée par les censeurs (intéressés) de la pensée unique.

Entendez-vous les responsables politiques dits d’ »opposition » (je ne parle pas de ceux qui sont sciemment écartés des grands médias) d’habitude si prompts à baver pour ne rien dire ? Prennent-ils fait et cause pour ceux qui refusent et luttent contre l’injustice ? Rien, silence radio…

Les responsables syndicaux (pas tous, ceux de la CGC viennent de baisser leur froc, trop de risques peut-être ?) sont pour l’instant au charbon poussés au cul par la base ; ils doivent prouver qu’ils existent, et donc sont très attentifs au climat social et à l’ambiance qui règne dans les fédés et sur « le terrain des opérations » ; pour l’instant ils ont évité la faute, jusqu’à quand ? Mystère…

Gérer le mécontentement général et diffus requiers de la psychologie et un doigté hors pair !

Les relais politiques se font rares, et les conseilleurs (sauf ceux qui mouillent la chemise) ne sont pas forcément les bienvenus, mais une large majorité de Françaises et de Français souhaitent que ce ras le bol pacifique aboutissent positivement, c-à-d, que sarkozy recule et abandonne définitivement sa nouvelle arnaque, qu’il retire purement et simplement le projet de « réforme » des retraites.

La réforme des retraites est une nécessité, nous répète-t-on à l’envie. Nous le savons depuis belle lurette, pas besoin de nous le rabâcher ! Des propositions, contre-propositions et re-contre-propositions ont été faites, mais sarkozy s’en contre-fout.

Le dialogue social ?

C’est uniquement via ses réseaux de communicants, un compact com’ politique (images et slogans) pour les médias, une photo pour la frime à la Une des « JiTé » de médias à la botte, au revoir à la prochaine !

Les plus attentifs et déterminés à ce que sarkozy ne lâche rien de la « réforme » des retraites, sont évidemment les journaux financiers (détenus par des groupes d’intérêts financiers privés), les partis conservateurs ou sociaux-démocrates et quelques allumés (1)

Les premiers parce que (sur leurs conseils) trois quart des spéculateurs (plus de 70%), qui détiennent *les bons du Trésor français sont des étrangers (2) et qu’en investissant du pognon sur les emprunts d’Etat (sarkozy leur garantit un bon rendement grâce à une stabilité politique et l’assurance que ses réformes bonifieront l’intérêt des spéculateurs) et ne conçoivent absolument pas que le peuple français puissent mettre en péril l’investissement. *(il s’agit d’emprunts d’Etat mis en vente sur le marché)

Eux ou leurs amis détiennent les grands médias, et ont les moyens d’acheter toutes celles et tous ceux qui émettraient une opinion divergente ou contraire à leur intérêt.

Les intellectuels (y compris ceux de la soit-disant « nouvelle gauche ») de tous bords s’écraseront. Les rares résistants seront isolés et/ou inaudibles.

J’ai lu ça et là cette mise en demeure explicite « choisit ton camp camarde ! », eux ont choisit celui de la servitude volontaire. Cela n’exclut pas qu’à un moment ou à un autre, il leur faudra s’expliquer (immanquablement notre heure viendra), il sera alors intéressant d’écouter leurs justifications.

Les seconds parce qu’ils sont interdépendants des premiers, et lorsque le peuple décide enfin de les sanctionner (en ne votant pas pour eux, par exemple), ils se reconvertissent illico dans l’une des gâches misent à leur disposition dans l’une des sociétés amies (privées ou semi-privées) ou de groupes financiers que dirigent leurs protecteurs et redevables. (3)

La troisième catégorie, se sont des fêlés totalement stupides, comme Allais (notre seul prix Nobel d’économie) je les qualifierais d’ignorants trompés par leur ignorance et manipulés par de roués doctrinaires, qui connaissent leur ignorance mais font semblant de l’ignorer. Les seconds étant beaucoup plus dangereux, car ils sont actuellement à l’œuvre et aux « fourneaux » manipulant l’opinion à tout va, utilisant allégrement les techniques de désinformation (la bataille des chiffres, de soit-disant fissures dans le front syndical, etc.), la rumeur (la supposée pénurie d’essence, la guerre contre *les groupes « ultra-violents », etc.), la propagande (les annonces gouvernementales, les analyses bidons de spécialistes, les émissions savamment tronquées, etc.) * la même terminologie fut utilisée pour une hypothétique « ultra-gauche », dont personne ne sait ce que ça recouvre exactement (mis à par le frère trois point Bauer et Allô-Marie).

Ils peuvent évidemment compter sur les médias inféodés (radios, télés, journaux, etc.), dont les porte-voix hautement serviles et parfaitement rôdés sont d’indispensables rouages à la propagande ambiante.

Nous avons actuellement à la tête de l’Etat, un petit malin, manipulateur en diable ; le même qui officiait lors du référendum (pour ou contre) le traité de Lisbonne. Alors que le peuple français rejetait massivement ledit traité, il s’asseyait sur le résultat et par déni démocratique imposa au peuple l’ »adoption » dudit traité par une majorité de circonstance du personnel politique (PS compris). Nous connaissons le loustic et ses méthodes, et si nous voulons aboutir au retrait pur et simple de la réforme des retraites, il faut déjouer sa stratégie et la logique manichéenne (éviter soigneusement d’aller là où il souhaite nous mener, les rapports de force foireux). Bien qu’il ait pris de bonnes raclées lors de deux précédentes consultations électorales, il fait comme-ci les Françaises et les Français souffrait d’amnésie (on se raccroche à ce qu’on peut !) et passe outre les résultats désastreux pour son camp.

Il a en tête, sur les conseils éclairés de fins stratèges et de subtils politologues auto-proclamés (qu’il engraisse avec de l’argent public) de borner sa stratégie en agrégeant le noyaux dur de son électorat « naturel », comprenez les fanatiques du clan, les inconditionnels, la droite classique et plus si affinité (ceux qu’il aurait débauché du FN, par exemple) (4) à son coup de bluff actuel.

Le chef impose sa volonté, passe en force une réforme importante et visiblement antisociale.

S’il triomphe sur ce coup, et ses conseillers ne doutent pas un instant de la réussite de ce plan génial croyant dur comme fer qu’il surmontera aisément l’obstacle (tout le monde connaît sa mégalo et son immodestie) ce qui créerait une dynamique propre à lui donner un nouvel élan qui (re)programmerait sa place de leader naturel de la droite, en vue de sa candidature unique à l’élection présidentielle de 2012.

Tout le reste est secondaire.

C’est la réforme phare de son quinquennat et il n’a pas grand chose d’autre à proposer qui le mettrait en valeur. C’est pour cette raison qu’il fait accroire qu’il contrôle parfaitement la situation, élaborant même deux éléments essentiels pour parachever le piège infernal dans lequel la gauche tombera immanquablement, l’agrémentant d’une indestructible intransigeance !

Il ne cédera pas ! Qu’on se le dise.

Tout son plan repose sur une apparente intransigeance, et si il cédait c’est qu’il aurait failli et n’aurait plus aucun crédit, perdant à jamais la confiance que les spéculateurs placèrent en lui.

L’autisme est feint, la rigidité simulée…

On ne peut en douter, car ceux qui pratique le lascar et connaisse bien ses réactions savent que c’est un psychorigide colérique. Quant à la stratégie mûrement réfléchie, si l’on en juge par les approximations et les hésitations (mauvais choix, décisions à contre-temps), les cafouillages à tous les échelons du gouvernements (ils improvisent constamment et subissent plutôt qu’ils ne contrôlent), les annonces contradictoires (la com’ inadaptée aux faits réels et totalement farfelues, par exemple lors de blocage de certains secteurs), là encore nous ne pouvons que douter, sauf des gesticulations gouvernementales.

Sarkozy est abonné aux coups foireux, pourquoi en serait-il autrement ?

Sergio
Source http://bellaciao.org

NOTES

1) j’entendais à l’émission « L.B.S’Y.J’.Y.S. » de Mermet sur « France-inter » le témoignage de l’un d’eux, qui clamait sur cette antenne son dégoût des manifestants, arguant même que tous ces manifestants et tous ces mécontents pouvaient constater que nos (lointains) voisins Chinois, Indiens, ou d’autres encore,…, sont bien plus malheureux que nous,…, (l’habituelle argutie du « café des sports »), et que même (sic) si les manifestants qui bloquent la France ne sont pas contents de vivre ici (en France) ils sont libres de s’en aller ,…, personne ne les retient après tout,…, quitter la France pour vivre ailleurs ! Navrant de bêtise !

2) Le service de la dette (les intérêts versés à tout ce petit monde) est couvert par des emprunts à court terme qui coûtent meuh-meuh à la France ! Mais ceci est un autre affaire…

3) obtenues grâce aux échanges réciproques durant la période (et grâce) au mandat électif que le bon peuple leur octroie généreusement (mais naïvement), en tant que personnel politique zélé, ils profitent de la durée de leur mandat pour favoriser les intérêts de leurs protecteurs.

4) tout cela est éminemment théorique, car c’est sans compter sur le (très probable) fort taux d’abstention des déçus de la sarkozie déliquescente. D’Autre part, j’ai lu ça et là qu’il s’agissait d’agréger un noyau dur d’électeurs de la droite « dite classique », compris entre 28 et 30%. Si l’on se réfère aux résultats qu’a obtenu sarkozy lors des dernières consultations électorales, (à chaque consultation il tenait à s’investir personnellement dans la bataille), son électorat ne représente que 12% des électeurs inscrits sur les listes électorales, c-à-d un total d’environ un peu plus de quatre millions d’électeurs. Il n’a toujours pas intégrés que les Françaises et les Français le détestait cordialement, d’où ce plongeon spectaculaire dans les sondages d’opinion. On ne saisit pas comment il pourrait se refaire et surmonter un tel handicap, et comment il se maintiendrait au premier tour et de prendre la tête au premier tour de la présidentielle (même s’il parvient à « tuer » tous ses rivaux à droite). Il semble assez probable que lui et son clan complètement coupé du réel, fonctionnent au bluff. C’est lamentable !

Ils se gardent bien d’en parler !

Par un vote du 3 septembre 2010, les députés ont rejeté à la quasi-unanimité l’amendement n°249 Rect. proposant d’aligner leur régime spécifique de retraite (dont bénéficient également les membres du gouvernement) sur le régime général des salariés.

Alors qu’ils n’ont de cesse d’expliquer l’importance de réformer rapidement un régime de retraite en déficit, les parlementaires refusent donc d’être soumis au régime de retraite de la majorité des Français.

C’est ce qu’ils appellent une réforme « juste » paraît-il !

A faire suivre dans votre entourage

Les Français ont le droit de savoir …

source : www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277000249.asp

Qui a dit que les commissaires européens et les hauts fonctionnaires bruxellois occupaient des postes ennuyeux dans une ville terne ? Pourtant, assure le Spiegel, Bruxelles, c’est Byzance.

« Hast du einen Opa, schick ihn nach Europa » – « Si tu as un papy, envoie-le à l’Europe ! », dit-on pour se moquer des perdants de la politique qui se retrouvent sur des voies de garage à Bruxelles, où ils terminent leur carrière dans l’oubli. Personne ne s’intéresse à eux. Les micros et les caméras s’éteignent lorsqu’ils se présentent au pupitre, pauvres souris grises oubliées dans un Bruxelles terne et humide.

Et pourtant, en réalité, c’est tout le contraire. Seuls les princes vivent peut-être mieux que les commissaires européens. Car ces derniers peuvent – s’ils le veulent – exercer une influence plus forte que n’importe quel ministre. Financièrement, ils se portent certainement mieux que la plupart de leurs camarades de parti, qui les ont chassés de la mangeoire nationale pour les envoyer sur les terres européennes. A Bruxelles, les maigres salaires des collègues nationaux les font bien rigoler.

Chauffeur, secrétaires personnels et revenus coquets

Pour tout dire, le poste de commissaire européen est un boulot de rêve : train de vie luxueux avec chauffeur, secrétaires personnels, porte-paroles et de nombreux autres collaborateurs. Sans oublier de coquets revenus. Et quand leur mandat européen s’achève, c’est encore mieux : c’est là qu’arrivent les généreuses indemnités transitoires et les pensions paradisiaques. Les appels à la rigueur qui résonnent sur tout le continent et les projets de relèvement de l’âge de la retraite à 70 ans ne valent pas pour Bruxelles. Ici, il y a de l’argent à foison. Les caisses débordent littéralement. Alors pourquoi ne pas se servir ?

Dans les bureaux du bloc de béton baptisé Berlaymont, sur le rond-point Schuman, en plein centre de l’eurocratie bruxelloise, chacun se sert généreusement. Le moindre interprète débutant commence avec 4 190 euros par mois. Pour les hauts fonctionnaires, on monte facilement à 16 000 euros par mois. A cela s’ajoutent les primes d’expatriation, de ménage, pour l’éducation et la garde des enfants. Ces derniers vont dans des écoles européennes privées, financées tous les ans par les contribuables européens à hauteur d’environ 100 millions d’euros.

Pour les grands responsables politiques, le salaire est naturellement un peu plus élevé : un commissaire européen reçoit 19 910 euros comme salaire de base. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, empoche 304 000 euros chaque année. La plupart des hauts responsables européens reçoivent en plus une indemnité de résidence. La nouvelle haute représentante de l’Union aux Affaires étrangères, l’Anglaise Catherine Ashton, reçoit environ 323 000 euros pas an. Et à cela s’ajoutent encore des compléments pour son budget privé et ses frais de représentation. Résultat : cette lady travailliste dépasse de loin ses collègues Angela Merkel ou Hillary Clinton. De plus elle rentre souvent à Londres, le jeudi, voir ses enfants.

Reconversions plutôt réussies

Les commissaires ne sont pas nommés à vie. Ils sont généralement remplacés après un ou deux mandats de cinq ans. Ils ne se retrouvent néanmoins pas rapidement sans le sou puisqu’ils perçoivent encore entre 40 et 65% de leur salaire de base – soit environ 10 000 euros par mois – pendant une durée de trois ans, pour les aider à « gérer la transition vers le marché de l’emploi ». Ils n’ont pourtant visiblement guère de mal à se reconvertir.

Il n’y a qu’à voir :

– l’ancien commissaire européen à l’Industrie, Günter Verheugen : recruté par une banque britannique, un groupement de banques allemandes, un groupement économique turc et une agence de relations publiques américaines à Bruxelles. Sans oublier le cabinet de conseil qu’il a fondé avec son ancienne chef de cabinet.

– l’ancienne commissaire aux Affaires étrangères, Benita Ferrero-Waldner : titulaire d’un poste confortable dans une compagnie d’assurance privée allemande et dans une entreprise espagnole du secteur de l’énergie.

– l’ancien commissaire au Marché intérieur, Charlie McCreevy, qui a atterri chez la compagnie aérienne à bas coût Ryanair.

– l’ancienne commissaire à la Protection des consommateurs, Meglena Kuneva, chaleureusement accueillie par une banque française.

Au moins 15 anciens commissaires européens toucheraient encore leurs indemnités transitoires alors qu’ils ont depuis longtemps retrouvé un travail. Cela leur revient de droit. Le généreux système de protection sociale pour les anciens commissaires européens et autres hauts responsables des institutions européennes est naturellement idoine. Après 16 ans de services au nom de l’Europe, les fonctionnaires atteignent le taux maximal avec 70% de leur salaire. Pour la plupart des fonctionnaires à vie de rang supérieur, cela représente une pension de retraite de plus de 10 000 euros nets par mois. Un cadre allemand à haut salaire peut payer toute sa vie les cotisations maximales et ne rien recevoir en échange. Car c’est là tout le principe : certains sont là pour faire les règles, les autres pour s’y plier.

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le public dans l’ignorance et la médiocrité.

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Mardi 7 septembre, des gendarmes de la brigade d’Auvers-sur-Oise se présentent dans quatre écoles élémentaires de la commune d’Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). C’est jour de grève nationale, et les pandores viennent relever le nombre d’enseignants grévistes.

La même scène se rejoue dans quatre autres communes de ce département. Une pratique, sinon illégale, à tout le moins non prévue par la loi, qui scandalise syndicats et élus de gauche. Et qui vient s’ajouter aux interventions « inédites » des forces de l’ordre dans les enceintes scolaires.

Des enseignants « choqués »

Dalila Moro, directrice de l’école élémentaire Vavasseur d’Auvers-sur-Oise, raconte :

« Les gendarmes sont arrivés vers 8h50 dans la cour de l’école. Nous avons de bonnes relations avec eux, ils viennent souvent pour intervenir sur la sécurité routière. »

Quand ils lui expliquent la raison de leur venue, elle refuse « d’obtempérer » :

« Ils n’ont pas insisté et sont repartis. A aucun moment ils n’ont fait preuve d’agressivité. »

D’autres enseignants, eux, ont lâché les informations et le regrettent.

Laurence Béré, directrice de l’école Les Aunaies à Auvers, raconte :

« Deux jeunes gendarmes sont arrivés dans la matinée. Ils n’avaient pas l’air très à l’aise, ils m’ont demandé le nombre de grévistes. J’ai été prise de court et j’ai répondu “aucun”. Mais j’ai refusé d’indiquer qui faisait grève parmi le personnel municipal. »

Ce n’est que plus tard, en discutant avec ses collègues, que la directrice réalise l’anormalité de la situation : « On était tous choqués. »

Les enseignants informent aussitôt leur supérieur hiérarchique, l’inspecteur de circonscription de Saint-Ouen, Philippe Mauget, qui en réfère à l’inspecteur académique. D’autres enseignants préviennent, eux, les syndicats.

Des communes victimes d’« enquêtes » de gendarmerie

« Il n’y a pas que Auvers-sur-Oise ! » révèle le secrétaire départemental du SNUipp-FSU Val-d’Oise. Kamel Ould-Bouali a été averti de la venue de gendarmes dans les écoles d’au moins quatre communes du Val-d’Oise : Jouy-le-Moutier, Auvers-sur-Oise, justeà côé Méry-sur-Oise, Ecouen et Ezanville. Il se déclare « très étonné par cette démarche qui ne rentre pas dans le cadre légal des missions de gendarmerie ».

A Jouy-le-Moutier, le maire Gilbert Marsac explique que les gendarmes se sont adressés aux services scolaires de la municipalité pour connaître le nombre de grévistes, mais ne se sont pas rendus dans les écoles, « malgré la consigne qu’ils avaient reçue. »

Les directeurs et directrices d’école doivent-ils communiquer des informations, relatives à un mouvement social, aux services de police ou de gendarmerie ? Non, aucune, selon les syndicats.

Depuis 2008 et la loi sur le service minimum d’accueil (SMA) en cas de grève, mise en place par Xavier Darcos, il est demandé aux enseignants du premier degré grévistes de se déclarer à l’inspection d’académie 48 heures à l’avance afin de permettre aux communes d’organiser un service minimum d’accueil si elles ont choisi de le mettre en œuvre et si le taux d’enseignants grévistes est supérieur à 25%.

Kamel Ould-Bouali rappelle fermement :

« Il n’y a aucune disposition concernant les forces de l’ordre dans ce texte. C’est uniquement l’employeur qui doit être informé de l’intention de faire grève, et personne d’autre. »

La brigade de gendarmerie d’Auvers-sur-Oise n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Un maire écrit à Brice Hortefeux

Jean-Pierre Béquet, maire socialiste d’Auvers-sur-Oise, a adressé le jour même un courrier à Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, afin de l’informer « d’un événement tout à fait anormal dans sa commune » et de sa « désapprobation sur ce type de méthodes ». Ce même courrier a été adressé au préfet du Val-d’Oise et à l’inspecteur d’académie.

Le maire explique :

« Nous sommes une petite commune de 7 000 habitants, nous n’avons aucun contentieux avec la gendarmerie, c’est la première fois que cela se produit. J’ai voulu alerter le ministre et avoir des réponses afin que ces pratiques détestables ne se produisent plus. »

Il se demande si tout cela n’est pas lié aux difficultés qu’il a à appliquer le service minimum d’accueil (SMA).

Mais pourquoi le Val-d’Oise, alors que tous les départements de France comptent des communes qui rechignent à appliquer ce SMA ? Mystère… Sébastien Sihr, le secrétaire général du SNUipp, n’a pas reçu de signalements de faits similaires dans d’autres départements en

France.

Bien que l’obligation légale d’assurer un service minimum d’accueil existe depuis la loi de 2008, il s’agit d’une démarche volontaire des maires de mettre en place ou non ce service. Dès la première application de cette loi, les maires des petites communes avaient pointé la difficulté de disposer d’un personnel suffisant et qualifié dans l’encadrement des enfants.

Bien que Nicolas Sarkozy ait promis en novembre 2008 de « trouver une solution » pour les petites communes, certaines se sont retrouvées déférées par les préfets devant les tribunaux administratifs.

Sur les quatre communes touchées par ce phénomène, trois sont gérées par des maires PS plutôt réfractaires au SMA ; la dernière est UMP et applique bien le SMA.

« Initiative sans conséquence […] de quelques gendarmes »

Le SNUipp95 a adressé un courrier à l’inspecteur d’académie du Val-d’Oise lui demandant d’engager une démarche auprès du préfet, « afin qu’une mise au point définitive soit faite quant aux prérogatives des forces de l’ordre en la matière ».

Selon le maire d’Auvers-sur-Oise, le directeur de cabinet du préfet serait mal à l’aise et la brigade de gendarmerie d’Auvers-sur Oise aurait avoué « avoir eu des ordres d’en haut lieu ».

A la préfecture du Val-d’Oise la réaction, tient en deux phrases :

« Il s’agit d’une initiative sans conséquence, prise dans le cadre de leur mission de renseignements, par quelques gendarmes. Le colonel de groupement de gendarmerie a donné des instructions pour que cela ne se renouvelle pas. »

Difficile de croire que quelques gendarmes zélés ou désœuvrés aient décidé, un beau matin, d’effectuer une visite scolaire sans avoir reçu de consigne.

Photo : une marelle à Toronto (Duchamp/Flickr)