Retraites

Que diriez-vous de pouvoir gagner 5 177 € nets par mois durant au moins 25 ans ? Que diriez-vous, avec ce salaire, de partir à la retraite avec non pas 40 ou 45 % de celui-ci comme le fait actuellement un cadre du secteur privé, non pas avec 75 %, comme si vous étiez fonctionnaire, mais avec 161 % ?

Vous seriez tout à fait d’accord !

D’ailleurs, pas besoin d’une grosse retraite. Même une petite suffirait, pour autant qu’elle soit supérieure à votre dernier salaire.

Quel est donc ce métier dont le salaire mensuel, officiellement déclaré, est de 5 177 € nets et dont la retraite permet d’obtenir après seulement 5 ans de cotisation, déjà une retraite de 2 700 € nets par mois ? Soit après 25 ans de travail, pouvoir partir avec 13 500 € nets par mois. Et de plus, si vous mourez, votre triste veuve touchera, non pas 40 % comme c’est le cas dans le régime général sous conditions de ressources, mais 100 %, c’est-à-dire qu’elle aussi touchera 13 500 € nets par mois jusqu’à la fin de sa vie d’épouse de nanti.

N’est-ce pas un régime exemplairement hors du commun ? En fait un régime très très spécial dont personne ne parle.

Malheureusement pour y avoir accès il faut être extrêmement privilégié. Il faut pouvoir voter les lois. Surtout celles qui vont concerner les autres, c’est-à-dire ceux qui vous ont élu. Bref, il faut être politique et parlementaire à la fois. En fait, c’est le cas de votre député(e). Tout bonnement !

Alors, quels sont les députés qui sont en place depuis 10 ans au moins. Dix ans, car ils peuvent déjà partir avec une retraite de 5 400 € nets par mois, c’est-à-dire supérieure à leur salaire actuel qui est, rappelons-le, de 5 177 €.

Sûrement plusieurs centaines de députés, de droite comme de gauche, sont dans ce cas. Quand il s’agit de retraite personnelle, il n’y a plus d’étiquette. Un mec de gauche est strictement l’équivalent d’un mec de droite. On le voit aujourd’hui, où tous s’arcboutent sur leurs privilèges de droit divin, comme le faisait la noblesse avant 1789. C’est vraiment à méditer !

Cela étant, voici quelques noms de supers gagnants, pris au hasard de mes recherches sur le site de l’Assemblée Nationale (en direct) :

- Bernard Accoyer, UMP, député depuis 1993,

- Jean-Marc Ayrault, PS, député depuis 1986,

- Patrick Balkany, UMP, député depuis 1988,

- François Bayrou, Centre droit, député depuis 1986,

- Jean-Luc Mélenchon, PdG (ex-PS), député depuis 1986,

- Olivier Dassault, UMP, député depuis 1988

- Maxime Gremetz, PCF, député depuis 1978

- Jacques Myard, UMP, député depuis 1996.

A leur retraite de grand seigneur, s’ajoute généralement celle de maire d’une ville, ou de salarié du régime de la fonction publique ou du régime général.

Comme moi, vous trouvez cela super injuste !

Pourtant, que peut-on y faire ? Pouvons-nous leur demander de couper la branche sur laquelle ils sont assis ?

Peut-on leur demander d’être équitable et de perdre, du jour au lendemain, une dizaine de milliers d’euros chaque mois ? Sûrement pas, ils seraient bien capables de trouver un nouveau subterfuge pour s’affranchir des lois qu’ils concoctent et qu’ils votent sur notre dos de retraité ou de futur retraité.

Et puis, si les avantages exorbitants des parlementaires sont supprimés, y-aura-t-il toujours autant de personnes voulant faire ce métier extraordinaire ? A n’en pas douter, sûrement encore beaucoup.

Ils se gardent bien d’en parler !

Par un vote du 3 septembre 2010, les députés ont rejeté à la quasi-unanimité l’amendement n°249 Rect. proposant d’aligner leur régime spécifique de retraite (dont bénéficient également les membres du gouvernement) sur le régime général des salariés.

Alors qu’ils n’ont de cesse d’expliquer l’importance de réformer rapidement un régime de retraite en déficit, les parlementaires refusent donc d’être soumis au régime de retraite de la majorité des Français.

C’est ce qu’ils appellent une réforme « juste » paraît-il !

A faire suivre dans votre entourage

Les Français ont le droit de savoir …

source : www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277000249.asp

Les jeunes se sentent généralement peu concernés par la question des retraites.

Ils seront pourtant parmi les plus touchés par la contre-réforme que prépare le gouvernement.

Quelque soit leur âge, ce sont tous les travailleurs, en situation d’emploi, de chômage, de retraite ou de formation, qui doivent se mobiliser pour la défense de leurs retraites.

Allongement de la durée de cotisation, une triple peine pour la jeunesse !

Lire le document réalisé par Union Syndicale SOLIDAIRES