Archives mensuelles : août 2010

UN FAIT HISTORIQUE PEU CONNU DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE

Par Luis LERA

Dans son livre « Islam y guerra civil española » , paru en 2004 à Madrid, l’historien espagnol Francisco Sánchez Ruano nous apprend, à travers une recherche minutieuse et un luxe de détails, que le mythe qui place les « moros » du côté de Franco seulement, doit être nuancé, car plus de 1000 volontaires des Brigades internationales du camp républicain provenaient de pays Nord Africains. Le plus fort contingent de ces combattants venus défendre la République espagnole était constitué de 500 Algériens.

Avant de traiter plus précisément l’apport de ces derniers, il convient de reprendre brièvement le contexte de l’époque. Le mois d’avril 1931 voit l’avènement de la 2e République espagnole (la 1re République eut une existence éphémère, à la fin du 19e siècle), laquelle connaît une période marquée par un gouvernement de droite, à partir de 1933. Cependant, les élections de 1936 donnent la victoire à la gauche, unie dans le Front populaire (Frente Popular). Au niveau international, Hitler et Mussolini sont au pouvoir, et Staline est à la tête de l’Union soviétique de l’époque. L’armée espagnole est formée de troupes stationnées en Espagne même, mais aussi au nord du Maroc, placé sous protectorat espagnol. A l’annonce de la victoire des forces de gauche, la Phalange espagnole (organisation de type fasciste, calquée sur les Chemises noires de Mussolini) regroupe les opposants au nouveau gouvernement républicain et déclenche le soulèvement des troupes espagnoles du Maroc, sous le commandement de Franco.

La guerre civile en Espagne (1936-1939) et les Brigades internationales

Le débarquement des troupes rebelles sur le sol ibérique signifie le début de la guerre civile espagnole qui durera jusqu’en 1939, se terminera par la victoire militaire de Franco, mais fera des dizaines de milliers de victimes. Les deux forces en présence, le camp républicain et le camp franquiste reflètent deux conceptions du monde irréconciliables. Le premier représente les aspirations portées par les organisations syndicales et ouvrières, les socialistes, les communistes, les anarchistes… Le deuxième défend les intérêts des grosses puissances et les valeurs fascistes… De fait, l’Allemagne nazie appuiera les troupes de Franco, tandis que les républicains seront soutenus par l’Union soviétique. Pour leur part, Londres et Paris suivront une politique de non-intervention dans le conflit espagnol. Le mouvement de sympathie qu’avait engendré le régime républicain espagnol dans le monde se concrétisera par la constitution des Brigades internationales qui, comme leur nom l’indique, volontaires venus de plusieurs parties du monde soutenir les troupes régulières, fidèles à la 2e République. Selon Francisco Sánchez Ruano, on dénombrait jusqu’à 53 pays d’origine des miliciens qui combattaient au sein des Brigades internationales. Cités par ordre d’importance numérique, pour les chiffres inférieurs à 1000 volontaires l’Algérie se situe à la 13e place sur 41 pays.

Les Algériens dans le camp républicain

Les 500 volontaires algériens provenaient d’Algérie, encore sous colonisation française, mais aussi de la communauté algérienne émigrée en France, notamment à partir de Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux… La grande majorité des Algériens enrôlés dans les Brigades internationales étaient des militants syndicaux, des socialistes, des communistes, des anarchistes, qui se sont retrouvés aux côtés des Anglais, des Espagnols, des Yougoslaves, des Marocains, des Français, des Russes, des Polonais, etc. de mêmes tendances idéologiques. En face, Franco disposait des troupes constituées de soldats espagnols et de soldats de carrière marocains engagés, les « moros », dont le nombre augmentera au fur et à mesure du déroulement de la guerre, suite à leur enrôlement, parfois de force, entrepris par le bord franquiste au Maroc. Le terme de « moro » restera ainsi lié jusqu’à l’heure actuelle, dans l’inconscient collectif espagnol, à ces soldats marocains de l’armée franquiste, tout en désignant l’Arabe en général et notamment le Maghrébin, pour l’Espagnol moyen. D’autre part, le terme prend ses racines plus loin dans l’Histoire puisqu’il désigne à l’origine les musulmans (Maures) chassés par la reconquête espagnole au 15e siècle… Dans le cas concret de la guerre civile de 1936-1939, ceci a abouti à une vision réductrice de l’Histoire, construite sur le mythe du « moro » aux côtés de Franco, un « moro » coupable de tous types d’atrocités : pillage, viols, assassinats… Sànchez Ruano tente donc, à bon escient, de démanteler ce mythe et détruire les stéréotypes montés autour, en dévoilant « l’autre face » du « moro » dans la guerre civile espagnole, avec les preuves qu’il apporte sur la participation des NordAfricains à la défense de la 2e République espagnole, à travers leur engagement dans les Brigades internationales.

Oussidhoum, Belaïdi, Balek, figures algériennes des Brigades internationales

Pour illustrer son propos, le premier exemple qu’il donne est celui de Mohamed Belaïdi, un mécanicien algérien qui tenait le poste de mitrailleur dans les bombardiers de l’escadrille d’avions que dirigeait André Malraux, l’écrivain et homme politique français, au sein des forces républicaines. M. Belaïdi perdit la vie l’hiver 1937, dans le ciel de Teruel (nord de l’Espagne), quand son avion fut abattu par 7 avions de chasse allemands. Dans le film réalisé par A. Malraux sur la guerre d’Espagne, projeté à Paris pour la première fois en 1937, on peut voir le cercueil du milicien algérien recouvert d’un drapeau frappé du croissant musulman. Une mitrailleuse apparaît aussi posée sur le cercueil. Selon Sánchez Ruano, ce fut là l’unique film produit par le camp républicain où apparaît un volontaire arabe ou berbère musulman, membre des Brigades internationales. S’il y a peu d’Espagnols et d’Algériens qui savent que 500 Algériens ont servi dans ces brigades, beaucoup s’interrogeront sur leur présence dans la guerre civile espagnole. Quand on le lui a demandé, Belaïdi répondit : « Quand j’ai su que des Arabes combattaient pour Franco, j’ai dit à ma section socialiste qu’on devait faire quelque chose, sinon que diraient les camarades ouvriers… ? » D’autres cas peuvent être rapportés, comme celui de Rabah Oussidhoum, lequel s’est distingué par sa bravoure dans de nombreuses batailles, notamment la bataille de Lopera (région de Cordoue), et surtout celle de Segovia (région de Madrid) où il commandait le 12e bataillon, nommé « Ralph Fox » en l’honneur de l’écrivain anglais mort à Lopera. Comme Belaïdi, on interrogeait aussi Oussidhoum sur sa présence dans les Brigades internationales et il répondait : « Parce que tous les journaux parlent des « moros » qui luttent aux côtés Franco). Je suis venu démontrer que tous les Nord Afriains ne sont pas fascistes. » Oussidhoum tomba au champ d’honneur en mars 1938 dans son ultime bataille, à Miraflores (région de Saragosse). Pour ses chefs et ses compagnons, il laissera l’image d’un véritable héro dans les batailles où il s’est engagé, en Andalousie, dans la région d’Aragon et dans la région de Madrid. Citons encore le cas d’autres Algériens comme Mechenet Essaïd Ben Amar ou Améziane Ben Améziane, deux militants anarchistes dont le deuxième, mécanicien de profession, combattait sous les ordres de Durruti (leader anarchiste espagnol de l’époque). Dans un « Appel aux travailleurs algériens », Améziane écrit : « Nous sommes 12 de la CGT dans le groupe international… face à la canaille fasciste. Miliciens si, soldats jamais ! Durruti n’est ni général ni caïd mais un milicien digne de notre amitié. » Ces quelques exemples montrent que la majorité des volontaires algériens provenaient des organisations syndicales, des partis socialistes ou communistes ou du mouvement anarchiste, mais on connaît d’autres cas de militants du Parti du Peuple Algérien (PPA) engagés aux côtés des républicains, comme ceux de Aïci Mohand ou S. Zenad, que cite Sánchez Ruano, en précisant que leur décision fut individuelle. En effet, les dirigeants nationalistes algériens montraient leur appui au Front populaire espagnol surtout en matière de propagande antifranquiste. Mais le président de la République espagnole, Manuel Azaña, enverra une lettre de remerciements à Messali Hadj pour une contribution matérielle reçue du PPA. Les Algériens enrôlés dans les rangs des Brigades internationales montraient, à travers leur position internationaliste, une détermination aiguisée par la conviction politique que la victoire du camp républicain impulserait l’émancipation des peuples maghrébins et du peuple algérien en particulier, comme l’exprimait clairement un autre Algérien, L. Balek, commandant d’une compagnie républicaine, qui disait dans un meeting : « Le peuple de mon pays est aussi opprimé que l’est aujourd’hui le peuple espagnol par le Grand Colon qui le ruine. Je donnerai jusqu’à l’ultime goutte de mon sang pour que les Algériens, les Tunisiens et les Marocains puissent arriver un jour à secouer leur joug et recouvrer la liberté. »« Je suis ici parce que je suis volontaire et je donnerai, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour sauver la liberté de l’Espagne et la liberté du monde entier. » L’erreur de la majorité des dirigeants républicains fut de sous-estimer cette soif d’émancipation des volontaires venus combattre à leurs côtés. Sánchez Ruano revient sur cette idée en avançant que les volontaires musulmans des Brigades internationales furent des « soldats de l’ombre » occultés par le nombre de « moros » de Franco, accusés (dans beaucoup de cas à tort) d’exactions de toute sorte. Selon lui, beaucoup d’hommes politiques républicains, de partis et d’organisations républicaines sont tombés dans l’erreur de mettre sur le même plan les arabes combattant dans les files franquistes et ceux des Brigades internationales, sans penser que ces derniers étaient là pour des libertés qu’on leur refusait dans leur pays : Maroc, Algérie Tunisie, Syrie… Quoi qu’il en fût, comme tous les volontaires des Brigades internationales, ces musulmans, parmi eux les 500 Algériens, signèrent une déclaration avant de monter au front, qui se terminait ainsi : Des hommes comme Rabah Oussidhoum et Mohamed Belaïdi n’ont pas failli à cet engagement, au prix de leur vie.

Etranges étrangers, invité à mourir pour la République Espagnole, oubliés par l’Espagne et le Monde ; Ils s’appelaient Saïd, Safi et Mohamed… ils ne monnayaient pas leur courage. Nous leurs devions l’honneur, ils ont été simplement oubliés.

La mémoire courte

Comme après la Grande Guerre, les guerres coloniales succèdent à la dernière guerre mondiale avec les mêmes usages d’ignominies, comme si faire la guerre aux autres pouvait conjurer les souffrances passées. La Nation souveraine, à peine sa dignité restaurée, bafoue le droit des autres peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce fut ce que vécurent les peuples d’Indochine, de Madagascar, d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, de l’Afrique… Peuples congénères qui, dans les moments difficiles et tragiques de notre histoire, ont pris les armes dans les maquis de la résistance présents dans 38 départements.

Au delà des anonymes, il y eut, au hasard, 52 tirailleurs sénégalais dans les maquis du Vercors ; 14 africains parmi les 1030 compagnons de l’Ordre de la Libération (la plus prestigieuse des distinctions de la France). Ils furent distingués pour leur participation à la libération de Roman-sur–Isère, le 22 Aout 44, du quartier de la Part-Dieu à Lyon, le 3 septembre 44.

Les troupes Nord Africaines sont de tous les combats pour la Libération : à Monté Cassino où elles s’illustrent par leur courage ; dans la plaine des Flandres ou à Marseille, libérée par les Tabors Marocains ;178.000 africains et malgaches et 320.000 maghrébins appelés en 39/40. Et il y eut aussi, la FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans Main-d’œuvre immigrée).

Quant à l’Affiche rouge, elle reste le témoin visible de ces minorités, de ces étrangers aux noms parfois imprononçables et qui pourtant, souhaitons-le, ne seront jamais oubliés. Ils étaient 23 étrangers et une étrangère aussi. On les appelait aussi les Terroristes. Ils venaient d’Arménie, de Roumanie, de la Pologne, de la Hongrie, d’Italie, d’Espagne, de France… et criaient Vive la France en s’abattant. Vingt furent fusillés. Cet « honneur » était réservé aux hommes : Olga Bancic (Roumaine) fut décapitée. C’est en effet ce que les nazis réservaient aux femmes. Pour cela, elle fut emmenée en Allemagne pour subir cette décapitation à la hache.

Je pense que les conflits comme la Bosnie le Rwanda, la Tchétchénie, la Palestine, l’Irak, l’Afghanistan sont la répétition de notre avenir. Puissions nous tous en prendre conscience

La mort de cinq soldats israéliens dans un accident d’hélicoptère en Roumanie cette semaine à peine fait les gros titres.

Il y avait un exercice OTAN-Israël.

Bon, d’accord. Maintenant, imaginez la mort de 5 combattants du Hamas dans un accident d’hélicoptère en Roumanie cette semaine. Nous serions encore en train d’enquêter sur ce phénomène extraordinaire.

Maintenant, voyez-vous, je ne compare pas Israël et le Hamas. Israël est le pays qui a massacré en toute légitimé plus de 1.300 Palestiniens dans la bande de Gaza il y a 19 mois – dont plus 300 étaient des enfants – alors que les vicieux, suceurs de sang et terroristes membres du Hamas ont tué 13 Israéliens (dont trois d’entre eux s’étaient entretués par erreur). Mais il y a un parallèle. Le juge Richard Goldstone, l’éminent juge juif sud-africain, a statué dans son rapport d’enquête de l’ONU de 575 pages sur le bain de sang à Gaza que les deux parties avaient commis des crimes de guerre – il fut, bien sûr, à juste titre, traité de «Méchant» par toutes sortes de supporters d’Israël aux Etats-Unis, à juste titre outrés ; son excellent rapport a été rejeté par sept gouvernements de l’UE – et donc une question se pose : Que fait l’OTAN quand il joue à des jeux de guerre avec une armée accusée de crimes de guerre?

Photo Abbas Momani : Des soldats israéliens tirent sur des Palestiniens manifestants contre l’attaque contre Gaza l’an dernier

Ou, plus précisément, que fait l’Union Européenne quand elle essaie de se mettre dans les petits papiers des Israéliens?

Dans un livre remarquablement détaillé – si ce n’est légèrement exaspéré – qui paraîtra en Novembre, l’infatigable David Cronin présentera une analyse au microscope de «nos» relations avec Israël. Je viens de terminer la lecture du manuscrit. Cela me laisse sans voix.

Comme il le dit dans sa préface, «Israël a développé des liens politiques et économiques tellement forts avec l’Union Européenne au cours des dix dernières années qu’il est devenu presque un État membre de l’Union sans le dire. »

En effet, c’était Javier Solana, le sordide chef de la politique étrangère de l’UE (anciennement secrétaire général de l’OTAN), qui a effectivement déclaré l’an dernier qu’«Israël, permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union Européenne sans être membre de l’institution « .

Pardon? Etions-nous au courant? Avons-nous voté pour cela? Qui a autorisé que cela se produise?

Est-ce que David Cameron – qui soutient maintenant avec tant de force l’entrée de la Turquie dans l’UE – est d’accord avec cela? Probablement que oui, car il a continué à se déclarer lui-même être un ami « d’Israël » après que ce pays ait fabriqué une excellente série de faux passeports britanniques pour ses meurtriers à Dubaï.

Comme le dit Cronin, « la lâcheté de l’UE envers Israël est à l’opposé de ses positions fermes prises lorsque des atrocités majeures se sont produites dans d’autres conflits ».

Par exemple, après la guerre russo-géorgienne en 2008, l’Union européenne a nommé une mission indépendante pour savoir si le droit international avait été bafoué, et a exigé une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme après la guerre au Sri Lanka contre les Tigres tamouls.

Cronin n’esquive pas la responsabilité de l’Europe dans l’Holocauste juif et accepte qu’il y aura toujours un « devoir moral » pour nos gouvernements afin de s’assurer que cela ne se reproduise jamais – même si j’ai remarqué que Cameron avait oublié de mentionner l’Holocauste arménien en 1915 quand il a fait de la lèche aux Turcs cette semaine.

Mais ce n’est pas le sujet. En 1999, les ventes d’armes Britanniques à Israël – un pays qui occupe la Cisjordanie (et aussi Gaza) et qui construit des colonies illégales pour les Juifs et seulement pour les Juifs sur une terre arabe – s’élevaient à 11,5 millions de Livres; et en deux ans, cela avait presque doublé et s’élevait à 22,5 millions de livres. Cela comprenait des armes légères, des kits de grenades prêtes à monter et des équipements pour avions de combat et des chars.

Il y a eu quelques refus après qu’Israël ait utilisé des chars Centurion modifiés contre les Palestiniens en 2002, mais en 2006, l’année où Israël a massacré encore 1.300 Libanais, presque tous des civils, dans une autre croisade contre le « terrorisme mondial » du Hezbollah, la Grande-Bretagne lui a accordé plus de 200 licences d’exportation d’armes.

Bien sûr, certains équipements Britanniques vont en Israël via les États-Unis. En 2002, la Grande-Bretagne a donné un « affichage tête-haute» fabriqué par BAE Systems pour Lockheed Martin qui a été rapidement installé dans les chasseurs-bombardiers F-16 destinés à Israël. L’UE ne s’y est pas opposée. Il faut ajouter que la même année, les Britanniques ont accepté de former 13 membres de l’armée israélienne.

A l’époque de la guerre du Liban en 2006, des avions américains transportant des armes pour Israël ont été ravitaillés en carburant dans les aéroports britanniques (et, hélas, aussi dans des aéroports irlandais).

Au cours des trois premiers mois de 2008, nous avons encore accordé des licences d’exportation d’armes à Israël pour un montant de 20 millions de Livres – juste à temps pour l’attaque d’Israël contre Gaza. Les hélicoptères Apache utilisés contre les Palestiniens, dit Cronin, comportent des pièces fabriquées par SPS Aerostructures à Nottinghamshire, Smiths Industries à Cheltenham, Page Aerospace dans le Middlesex et Meggit Avionics dans le Hampshire.

Dois-je continuer? Cela dit en passant, Israël a été félicité pour son aide « logistique » à l’OTAN en Afghanistan – où nous tuons chaque année bien plus d’Afghans que les Israéliens tuent des Palestiniens en général – ce qui n’est pas surprenant puisque le patron de l’armée israélienne Gabi Ashkenazi s’est rendu au siège de l’OTAN à Bruxelles pour plaider en faveur d’un rapprochement avec l’OTAN.

Et Cronin explique de façon convaincante un arrangement financier en « Palestine » extraordinaire – presque tellement beau que c’en est dégoutant. Les millions de livres de fonds de l’UE destinés à des projets dans la bande de Gaza. Ils sont régulièrement détruits par des armes israéliennes fabriquées aux Etats-Unis. Donc, ça fonctionne comme ça. Les contribuables européens casquent pour les projets. Les contribuables américains casquent pour les armes dont Israël se sert pour leur destruction. Ensuite, les contribuables de l’Union Européenne casquent pour tout reconstruire. Et puis, les contribuables américains …

Voilà, vous avez compris. A propos, Israël a déjà un « programme de coopération particulier » avec l’OTAN, ce qui permet à Israël de faire partie des réseaux informatiques de l’OTAN.

Tout compte fait, il est bon d’avoir de notre côté un solide allié comme Israël, même si son armée est une canaille et que certains de ses hommes sont criminels de guerre. Alors à ce point, pourquoi ne pas demander aussi au Hezbollah de se joindre à l’OTAN : imaginez comment ses tactiques de guérilla seraient bénéfiques à nos gars dans le Helmand.

Et puisque les hélicoptères Apache israéliens tuent souvent des civils libanais – par exemple, une ambulance transportant des femmes et des enfants a été détruite en 1996, par un missile air-sol Hellfire AGM 114C de Boeing – espérons que les Libanais peuvent toujours saluer amicalement les gens du comté de Nottingham, du Middlesex, du New Hampshire et, bien sûr, de Cheltenham.

Source : Article de Robert Fisk publiés par Mondialisation.ca

Vive la science ! La (mal)bouffe des fast-foods fait monter le cholestérol. Qu’à cela ne tienne, des chercheurs britanniques proposent d’y saupoudrer quelques doses de statines, ces médicaments qui limitent le développement de la mauvaise graisse.

Votre hamburger est servi. Bien chaud, fumant, dégoulinant. Ne vous reste plus qu’à déguster cette graille ragoûteuse. Avant de vous asseoir, vous passez au distributeur de ketchup. Et là, surprise : entre le sel et le poivre, on vous propose votre dose de statines, substances actives de médicaments anti-cholestérol. Du pur délire ? Non, c’est la proposition très sérieuse d’une équipe de chercheurs en cardiologie de l’Impérial College de Londres, rapportée par le Guardian et publiée cette semaine dans l’American Journal of Cardiology. Excusez du peu.

Plus besoin d’ordonnance, le ticket de caisse fera foi. On imagine déjà le serveur vous demander la liste de médicaments que vous avez ingurgité récemment, avant de vous délivrer votre dose… Forcément, il vous faudra aussi lire l’interminable liste d’effets secondaires, cela prendra assez de temps pour que votre tambouille refroidisse. Mais c’est un détail.

Il faut dire que le prix de revient d’un sachet de cette potion magique nouvelle formule est quasiment identique à celui d’un sachet de ketchup. On aurait tort de se priver. Et on pourrait aussi mélanger des pilules anticancéreuses au tabac de nos clopes ? Ou directement diffuser des médicaments préventifs dans l’eau du robinet… Euh… ça existe déjà ? Oups…

Un colloque s’est récemment tenu à Paris et les conclusions sont formelles : des médicaments sont bien présents dans l’eau du robinet, à l’état de traces, et on ne sait strictement rien de leurs effets. Plus besoin de se déplacer à la pharmacie du coin… ce sont les médicaments qui viennent à nous. On n’arrête pas le progrès !

Polluants et médicaments dans l’eau du robinet

Une étude de septembre 2008 a déjà montré que des résidus d’antibiotiques, antidépresseurs, anticancéreux, et de nombreux autres médicaments sont retrouvés dans les cours d’eau. Hélène Buzinski, chercheuse au CNRS et à l’université de Bordeaux, une des premières à s’être intéressée au problème en 2002, avouait même avoir trouvé des traces « d’héroïne et de cocaïne ». Les stations d’épuration ne sont en effet pas conçues pour éliminer ce genre de toxines. Ce n’est donc pas une surprise qu’on les retrouve dans l’eau de consommation, mais ce n’était pas encore acté par la communauté scientifique.

La réponse est dans la question

Le 1er octobre 2008, à Paris, s’est tenu un colloque intitulé « Résidus de médicaments dans l’eau : des molécules à surveiller ? des risques à évaluer ? ». A la demande de la Direction générale de la santé (DGS), de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) notamment, ce colloque a permis de faire le point sur le sujet. Et… la réponse est dans la question ! Décryptage du rapport publié à l’issue de ce colloque…

Aucune réglementation, ni européenne ni française, ne prévoit de surveiller les taux des substances pharmaceutiques dans l’eau du robinet, pas plus que dans l’eau des rivières. Seule la directive européenne 2001/83/EC règlemente l’évaluation des risques environnementaux lors de l’étude des dossiers d’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Pas vraiment efficace.

Des médicaments à l’état de traces

Deux études ont montré la présence de médicaments dans les eaux rejetées par les stations d’épuration, à des niveaux pouvant dépasser les valeurs guides européennes bien que très faibles. Mais une troisième pose le problème de la présence des substances toxiques dans l’eau du robinet. À la demande de la DGS, une série de campagnes de mesures dans les eaux potables a été réalisée entre 2006 et 2007. 76 substances ont été recherchées sur 141 sites. Les résultats confirment ceux observés à l’étranger : « une vingtaine de substances a été retrouvée dans les eaux potables au moins une fois à des concentrations variant de quelques nanogrammes à quelques centaines de nanogrammes par litre ».

Les conclusions insistent sur le fait que les méthodes de détection de ces molécules ne sont pas stabilisées et varient d’un laboratoire à l’autre. De plus, les mesures de résidus, si elles sont intéressantes, ne prouvent rien quant à la nocivité des produits. Il conviendrait donc, selon les conclusions du colloque, d’améliorer notre connaissance des effets de ces molécules, à faibles doses, sur la santé humaine et sur l’environnement. Un certain nombre de projets (Médiflux notamment) sont déjà lancés, qui permettront peut-être d’en savoir plus à l’avenir.

Archimède ?

Mais finalement, comme le précise Jean Duchemin, de l’Agence de l’eau Seine Normandie, il ne faudrait pas oublier que nous savons aujourd’hui de façon certaine que des produits largement diffusés dans le milieu naturel sont néfastes pour la santé. Phtalates, bisphénol A, L.A.S., alkylphénols, PCB, désinfectants et conservateurs, nanoparticules, pesticides… « Décidément, dans l’iceberg des risques chimiques, la partie immergée, hors des sunlights médiatiques, est bien plus conséquente que l’autre, respectant en cela le bon vieux principe d’Archimède », conclut-il.

Faudra-t-il à l’avenir demander le remboursement des factures d’eau à la Sécurité Sociale ? A suivre…

Source http://www.lesmotsontunsens.com