Une réponse à Ecologie

  • PROVOLA dit :

    LE BUSINESS DU DESASTRE.
    Pour l’économie globalisée, un tsunami est un simple coût, un tremblement de terre, un investissement très rentable, la guerre, un fond de roulement, le réchauffement climatique, une excellente affaire.

    Les exemples ne manquent pas qui nous indiquent combien les catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, contribuent en fait à la fameuse croissance.

    En éliminant le mercure de de nos thermomètres on pensait l’avoir éloigné de nos fesses, voilà qu’il nous revient sous la forme d’une pluie hautement toxique. Seul métal liquide à température ambiante, le mercure est produit à parts égales par les sources naturelles et les activités humaines (production de chlore, combustion du charbon, incinération des déchets)

    La concentration de mercure dans les régions arctiques a été multipliée d’un facteur 10 depuis le début de l’ère industrielle et durant les trente dernières années, les taux n’ont cessé d’augmenter malgré la stagnation des émissions dues à l’activité humaine. Le métal oxydé largué dans l’atmosphère y séjourne environ un an, ce qui lui laisse le temps de rejoindre les régions polaires et s’y déposer sur la banquise sous forme de méthylmercure, un composé ultra-toxique.

    Le stockage dans la gangue de glace se faisait alors naturellement, sauf que depuis que les glaciers fondent à vue d’oeil, ce dépotoir géant de mercure se déverse dans l’océan où il est ingurgité par la faune et la flore marine. Les populations locales, Inuits et Esquimaux en premier lieu, en bout de chaîne alimentaire, se trouvent confrontés à une pollution invisible et présentent des taux alarmants de mercure dans le sang bien supérieurs aux taux recommandés par l’OMS.

    Ne nous inquiétons pas trop (c’est nerveux) , en effet cette intoxication globalisée devrait très vite favoriser l’émergence de pathologies favorables au business de l’industrie pharmaceutique, ce qui pourrait avoir des répercutions bénéfiques à la croissance.

    De la même manière, la fonte de la calotte glaciaire arctique a d’autres répercutions que le fait de menacer l’ours blanc, elle va permettre l’ouverture de nouvelles voies de navigation au nord de la Sibérie et du Canada, ce qui favorisera les échanges intercontinentaux, elle permettra le développement rapide de régions ne participant pas encore au réchauffement climatique, à part la fonte du permafrost qui commence à relâcher en grande quantité du méthane, lui-même stocké dans le sol et bien plus néfaste que le CO2.

    Tout ça n’est pas grave, rien n’est grave tant que cela permet la recherche pétrolière, l’exploitation de nouveaux gisements et l’implantation de nouvelles plates-formes en Arctique. Les techniques d’extraction en milieux extrêmes ont évolué, leur coût les rendaient jusqu’à présent irréalistes mais l’augmentation du prix du pétrole brut du à la raréfaction des ressources prouvées rend la ruée vers le grand nord particulièrement rentable à terme.

    Total qui comme ses congénères ne peut se permettre une baisse de ses réserves prouvées dans son bilan, de peine de voir s’effondrer son cours de bourse, vient de signer coup sur coup des accords de partenariat avec une compagnie russe visant à explorer les fonds sous-marins du grand nord et de récidiver avec une compagnie canadienne pour exploiter les sables bitumineux d’Alberta.

    Moins il y aura de pétrole, plus son prix augmentera, plus il deviendra possible économiquement d’en rechercher, et donc de poursuivre ce processus calamiteux de recherche de nouveaux gisements, et plus les prix augmentent, mieux la croissance se porte.

    Le prix est la seule certitude tangible de notre économie, l’environnement, une simple variable d’ajustement.

    Ne doutons pas que l’invasion prochaine des plates-formes de forages dans des régions préservées jusqu’ici, sera fructueuse et contribuera encore longtemps à l’approvisionnement des futures générations; au grand dam des calottes continentales antarctique et du Groënland qui seront réduites à simples champs d’exploitation à l’horizon 2150, à l’époque des grandes récoltes de bananes sur la colline de Montmartre.