Une réponse à Privatisation de la SNCF: Payer plus pour voyager moins

  • provola dit :

    LES BIJOUX DE FAMILLE
    L’État vend tout, son âme aussi peut-être, les libéraux sont satisfaits, les socialistes ne bronchent pas. Constat consternant, décourageant. Villepin avait déjà vendu les autoroutes à la bande des trois majors du BTP, Bouygues, Vinci, Eiffage, un an après avoir assuré qu’il n’en ferait rien, aujourd’hui, ce sont les nouvelles lignes de TGV qui sont bradées, car officiellement les caisses sont vides. On fait mine de faire porter le chapeau de l’investissement sur les privés et pour cela on est prêts à se priver des plus beaux bijoux de famille.

    Cette récidive se fait sur le dos d’une population occupée aux réflexions subalternes du type voile intégral ou rape à gruyère. Alors qu’on annonce le résultat de l’euro-million, la ligne du futur TGV Tours Bordeaux se retrouve entre les mains de Vinci, vainqueur nous dit-on d’une mise aux enchères, mais en réalité ne concernant toujours que les mêmes intéressés.

    Ces groupes de BTP surpuissants se sont créés par un ratissage systématique des biens de l’État les plus juteux, les concessions autoroutières étant la rente des rentes. Les bénéfices réalisés grâce à ces investissements sans risques permettent à ces sociétés de glaner des parts de marchés, d’étrangler les entreprises de tailles moyennes.

    Les emplettes ne vont pas s’arrêter en si bon chemin, décidées lors du grenelle de l’environnement, les nouvelles lignes, Paris-Rennes, Nîmes-Perpignan, Bordeaux-Irun, Marseille-Nice seront également concédées aux privés qui voient là l’occasion de faire une razzia sur les affaires les plus rentables. Car Vinci et les autres ne s’intéressent pas aux lignes Aurillac-Clermont ou Anduze-Alès qu’on accusera de grever le budget de la SNCF et qui seront à terme fermées sur l’hôtel de la rentabilité.

    Comment admettre que l’Etat se sépare de toute la substence du bien public, comment ne pas se remémorer la grande braderie des télécoms destinée en réalité à attribuer aux trois compères FT, Bouygues et SFR la manne des téléphones cellulaires, comment oublier le dépeçage de la bande FM, le partage des parts de marchés télévisuelles, l’attribution de la distribution d’eau et du traitement des déchets à deux seuls opérateurs, Véolia et Suez, la distribution des secteurs de la grande distribution à six grandes surfaces, la privatisation de Gaz de France, bientôt des meilleurs secteurs de la poste ?

    On n’a jamais vu aucun privé se coltiner les pans non rentables de l’organisation de la société, comment croire que l’Etat puisse continuer à fonctionner en ne gardant que ce qui n’est pas immédiatement rentable ?