Retraites

La hausse de 0,9 % des pensions du régime général, en décalage complet avec l’évolution des dépenses, annonce une aggravation du phénomène de paupérisation, constaté par les associations caritatives.

Les syndicats revendiquent : plus de retraite au-dessous du smic ! « Une provocation ! », ont réagi, en chœur, l’ensemble des organisations syndicales de retraités à l’annonce de la revalorisation de 0,9 %, au 1er avril, des pensions versées par le régime général de la Sécurité sociale. Une pichenette qui laisse augurer, pour les quelque 12 millions de pensionnés, une nouvelle année de recul de leur pouvoir d’achat. Á titre d’exemple, GDF Suez vient d’annoncer une hausse du prix du gaz de 9,7 % à compter d’avril.

Energie, poste de dépense important, incompressible, qui pèse proportionnellement plus lourd dans le budget des retraités. La facture énergétique est souvent plus salée pour eux, qui « doivent chauffer toute la journée. Et il a fait très froid cet hiver », souligne Françoise Vagner, secrétaire générale de l’UCR-CGT, dénonçant « un écart grandissant entre le niveau des pensions et les dépenses pour vivre ». L’inflation, qui sert de base au calcul de la revalorisation des pensions, et que l’Insee prévoit, pour 2010, un peu au-dessus de 1 %, ne reflète pas le coût de la vie réel pour les faibles revenus, ceux des retraités comme, au demeurant, ceux des salariés, renchérit François Hun, dirigeant de l’UCR-CFDT. L’impact de ce décalage est bien sûr particulièrement rude pour les petites pensions. Selon les syndicats, « 4 millions de retraités perçoivent le minimum contributif » (590,33 euros) et « plus de cinq millions entre 800 et 1 100 euros ». Rien d’étonnant dès lors si les organisations de solidarité constatent, à l’unisson, l’arrivée dans leurs permanences d’un nombre croissant de personnes âgées. Des hommes et des femmes qui vivent comme « une injustice, une humiliation, de devoir demander de l’aide après avoir travaillé toute leur vie », observe Françoise Vagner.

La pauvreté fait son retour chez les aînés, et le phénomène risque d’empirer : les prochaines vagues de retraités subiront l’impact, sur leurs pensions, de carrières davantage touchées par le chômage et la précarité. Et la facture sera aggravée si, comme le projette le gouvernement, les conditions d’accès à une pension à taux plein sont encore durcies par un nouvel allongement de la durée de cotisation. Pour l’heure, les syndicats exigent à l’unanimité qu’il n’y ait plus de retraite au-dessous du smic. Et au gouvernement qui prétend que « les caisses sont vides », ils répondent que « les retraités ne doivent pas être la variable d’ajustement de la crise ».

Source http://antiliberal.over-blog.net/

58% des salariés du public se disent prêts à se «mobiliser» contre le report de l’âge légal de la retraite, selon un sondage

Selon un sondage TNS-Sofrès (1), 56% des personnes interrogées sont opposées au report de l’âge légal de la retraite, contre 39% qui y sont favorables.

Si cette opposition n’est pas massive, néanmoins une forte minorité de Français se déclarent susceptibles de se mobiliser sur ce thème: plus d’un tiers (38%) d’entre eux estiment qu’ils pourraient faire grève ou manifester pour montrer leur opposition; près d’un Français sur cinq se dit même «certain» de manifester (18%) ou de faire grève (17%), ce qui représente un potentiel de mobilisation dans la rue important.

Dans le détail, le clivage dans la population est fort en termes de préférence partisane: 55% des sympathisants de gauche prêts à se mobiliser (contre 15% des sympathisants de droite). Clivage également concernant la catégorie sociale (52% des ouvriers/employés prêts à se mobiliser, contre seulement 31% des cadres) ou encore le statut (58% des salariés du public contre 47% de ceux du privé).

Lundi, au premier jour de l’étude marathon de la réforme des retraites, l’annonce d’un examen de projet de texte début juillet suscite d’ores et déjà une large opposition des partenaires sociaux. Pour beaucoup de partenaires sociaux, tout va trop vite.

Les cinq pistes de réforme avancées par le gouvernement suscitent également plus de rejets que d’adhésions: allongement de la durée de cotisation, report de l’âge de départ à la retraite, augmentation des recettes, élargissement de l’assiette des cotisations vieillesse à tous les types de revenus, bonus-malus sur les cotisations sociales.

Dès mercredi, le Conseil d’orientation des retraites (COR) livrera la toile de fond du débat en publiant les nouvelles projections financières pour l’ensemble du système de retraites sur les prochaines décennies.

(1) Échantillon national de 1.000 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées les 7 et 8 avril 2010 en face-à-face à leur domicile par le réseau des enquêteurs de TNS Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d’agglomération.

Pour télécharger les résultats détaillés, voir lien ci-dessous (PDF, 201 Ko)

http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2010.04.12-retraite.pdf

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Il n’y a pas lieu de brandir comme une menace sur nos retraites le fait qu’il y a et qu’il continuera d’y avoir de moins en moins d’actifs par rapport au nombre de retraités, une soi-disant évidence mathématique du même tonneau que ce slogan publicitaire ayant autrefois recouvert nos murs : ” Deux roues, deux fois plus de raisons d’être prudent”.


Ce qui compte, c’est la production, non pas le nombre de travailleurs. Les travailleurs d’hier n’étaient pas outillés comme le sont ceux d’aujourd’hui et ceux de demain devraient avoir les moyens d’être encore plus productifs, du moins si l’on arrête de casser nos usines. On ne compare pas deux armées en fonction de leurs seuls effectifs sans tenir compte de leur armement. De même ne faut-il pas se polariser sur le nombre de travailleurs en faisant abstraction des progrès constants des techniques, que ce soit dans l’agriculture, l’industrie ou la bureautique. Ces progrès conduisent logiquement, pour la même satisfaction ou une satisfaction encore meilleure de nos besoins, à une baisse des effectifs, que ce soit dans la production, la distribution ou la gestion.

Il y a aujourd’hui dix fois moins de cultivateurs ou d’éleveurs qu’il n’y avait de paysans il y a un siècle et cela n’a pas empêché notre production alimentaire d’augmenter. Si comme récompense de ce remarquable accroissement de productivité les producteurs se trouvent parfois dans une situation financière difficile et si les prix restent tels que certains de nos concitoyens ne mangent pas à leur faim ou font la queue aux “Restos du coeur”, c’est un autre problème : la loi du marché, nous dit-on … ou bien celle des plus forts et des plus malins ?

Il faudrait nous dire à qui cela a en réalité profité. Si cela n’a profité à personne, ce n’était pas la peine de nous demander des efforts. Et si l’on nous affirme aujourd’hui qu’il est nécessaire de demander aux retraités de nouveaux sacrifices, il ne faut pas prétendre que c’est à cause des 35 heures, et parce que les privilégiés dont on n’a pas encore supprimé les emplois ne travaillent pas assez : la richesse globale du Pays n’a jamais diminué.

Il faudra trouver d’autres prétextes.

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Les travaux du COR « montrent l’ampleur des défis qui sont à relever mais ça ne permet pas de trancher les différentes options politiques » sur le financement des retraites, a estimé Bernard Thibault, mardi sur France Info. Le secrétaire général de la CGT a déclaré s’attendre à « une querelle d’interprétation des chiffres ». « Il y a toujours une part d’hypothèses sur une quarantaine d’années qui rend les calculs un petit peu aléatoires », a-t-il ajouté. M. Thibault n’a pas manqué d’ironiser sur le refus du gouvernement d’augmenter les recettes : « Pour maintenir le niveau actuel des pensions, comme le promet Nicolas Sarkozy, sans relever les prélèvements, il faudrait travailler jusqu’à 72 ans », a-t-il assuré.

Enfumage » du débat pour le Parti communiste français (PCF), « flot de mensonges » pour Lutte ouvrière (LO), « Campagne d’affolement et de conditionnement » pour le Parti de gauche, projections « peu réalistes » pour le Medef et « aléatoires » pour la CGT… Avant même d’être officiellement adopté, mercredi 14 avril, le huitième rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui prévoit un déficit annuel des régimes oscillant entre 71,6 ; 102,6 et 114,4 milliards d’euros en 2050 en l’absence de réforme, ont suscité une polémique.

Financement

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a de son côté jugé « peu réalistes  » les hypothèses économiques (taux de chômage et évolution de la productivité) sur lesquelles le COR a bâti ses projections. Les « scénarios retenus par le COR, a-t-elle observé lors de sa conférence de presse mensuelle, font l’hypothèse d’un taux de chômage à l’horizon 2020-2021 (…) égal au plein-emploi, soit 4,5 %, ce que nous n’avons pas connu depuis le tout début des années 1960, ou de 7 % maximum, ce que nous n’avons jamais eu de manière pérenne ». Opposée par principe à l’alourdissement des charges pesant sur les entreprises, Mme Parisot a relevé que « le taux de cotisation, salariés plus employeurs, a doublé entre les années 1960 et aujourd’hui », passant « de 8 % à plus de 16 % » pour la vieillesse. Elle s’est demandée « s’il n’y a pas un plafond de cotisation à envisager ». Quant à l’alourdissement de la fiscalité, souvent proposé par la gauche politique ou syndicale, il apporterait, selon elle, « un bouleversement considérable » au système par répartition, financé par des cotisations liées au travail.

Dans son rapport, le COR a calculé que la somme des besoins de financement des retraites de 2006 à 2050 oscillera entre 77 % et près de 118 % du produit intérieur brut (PIB) de l’année 2050.

Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche, a souhaité faire payer « les riches », mais sans donner plus de précisions sur ses propositions. Lundi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, avait défendu l’idée d’une contribution sur les revenus financiers.

Compte tenu de l’ampleur des besoins de financement des régimes, il y a fort à parier que le gouvernement devra, dans les prochaines semaines, revenir sur la question de la hausse des prélèvements. Si une augmentation générale d’un impôt ou de la CSG est écartée, une hausse ciblée de la taxation de certains revenus ou de certaines catégories de la population n’est pas exclue.

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